- 1. Découvrir Pix
- 2. Définir les compétences numériques
- 3. Le Cadre de Référence des Compétences (…)
- 4. Quelle congruence entre le profdoc et le CRCN ?
- 4.1. Correspondances entre le CRCN et le (…)
- 4.2. Correspondances entre la matrice EMI (…)
- 4.3. Correspondances entre le PACIFI et le CRCN
- 4.4. Entre le profdoc et le CRCN il n’y a pas (…)
- 5. Les modalités d’intervention
- 5.1. La séquence pédagogique
- 5.2. L’autonomie supervisée
- 5.3. La continuité pédagogique ou l’autonomie (…)
- 6. Evaluer et certifier pour valoriser
- 7. Conclusion
- 8. Perspectives
1. Découvrir Pix
Pix est une plateforme publique de développement, d’évaluation et de certification des compétences numériques. La plateforme est libre, gratuite pour tous, collégiens, lycéens, étudiants, professionnels et plus généralement pour tous les citoyens.
Pour mieux comprendre l’intérêt de Pix, il faut avant tout définir ce que sont les compétences numériques. Je vous propose donc de faire un détour dans le monde merveilleux des compétences numériques avant de revenir à ce fameux Pix.
2. Définir les compétences numériques
Les compétences numériques sont des aptitudes que chaque élève et plus généralement chaque citoyen doit développer pour évoluer dans son parcours scolaire, dans le monde professionnel et dans la vie citoyenne d’une société dont l’environnement est de plus en plus régi par des systèmes électroniques.
Ces compétences numériques peuvent être définies de façon plus fine comme « un ensemble d’aptitudes relatives à une utilisation confiante, critique et créative du numérique pour atteindre des objectifs liés à l’apprentissage, au travail, aux loisirs, à l’inclusion dans la société ou à la participation à celle-ci » (Cadre de référence interordres de la compétence numérique, Gouvernement du Québec, 2019).
3. Le Cadre de Référence des Compétences numériques
Présentes de façon diffuse dans les domaines du Socle commun de connaissances, de compétences et de culture ainsi que dans les programmes scolaires, ces compétences sont désormais clairement identifiées et catégorisées dans le Cadre de référence des compétences numériques (CRCN) créé par décret le 30 août 2019.
Les 5 domaines et 16 compétences du CRCN
Vous pourrez constater que les 16 compétences évaluées par Pix sont les mêmes compétences que celles identifiées par le CRCN.
De nombreuses ressources concernant le CRCN sont disponibles sur Eduscol :
- Page Eduscol dédiée au CRCN.
- Dossier d’accompagnement.
- Document sur le numérique dans les programmes du cycle 4.
- Repères de progressivité de la maîtrise des compétences numérique (avec les références au socle commun).
- Tableau de synthèse par compétence.
- Tableau de synthèse par niveau de maîtrise.
3.1. Un apprentissage progressif et spiralaire
le CRCN intègre 8 niveaux de maîtrise allant du CP à l’enseignement supérieur. On peut dire que cette progression est spiralaire dans la mesure où l’élève revient de façon cyclique sur les mêmes compétences en approfondissant un peu plus l’apprentissage à chaque étape de sa progression.
4. Quelle congruence entre le profdoc et le CRCN ?
Maintenant que les compétences numériques ont été définies et catégorisées nous pouvons revenir à la question qui nous intéresse parce que ces histoires de compétences numériques c’est bien joli mais non d’une pipe ! Quel est le rapport avec mon métier de profdoc ?
A bien y regarder, la circulaire de missions des professeurs documentalistes mentionne le numérique à plusieurs reprises. Mais ces mentions se font surtout en lien avec la question des ressources et aucunement à propos des compétences. Sur le plan pédagogique les profdocs "forment tous les élèves à l’information documentation et contribuent à leur formation en matière d’éducation aux médias et à l’information".
La question sur l’implication du profdoc est donc à chercher du côté de l’EMI et de l’information documentation. Les trois documents suivants cherchent justement à établir des liens entre ces enseignements que nous dispensons et le CRCN.
4.1. Correspondances entre le CRCN et le référentiel EMI au cycle 4
Ce tableau établit 10 correspondances entre le référentiel EMI au cycle 4 et les compétences suivantes du CRCN :
- 1.1 - Mener une recherche et une veille d’information
- 1.2 - Gérer des données
- 1.3 - Traiter des données
- 2.1 - Interagir
- 2.2 - Partager et publier
- 2.4 - S’insérer dans le monde numérique
- 3.1 - Développer des documents textuels
- 3.2 - Développer des documents multimédia
- 3.3 - Adapter les documents à leur finalité
- 4.2 - Protéger les données personnelles et la vie privée
4.2. Correspondances entre la matrice EMI (académie de Toulouse) et le CRCN
- 1.1 - Mener une recherche et une veille d’information
- 2.1 - Interagir
- 2.2 - Partager et publier
- 2.4 - S’insérer dans le monde numérique
- 3.2 - Développer des documents multimédia
- 4.2 - Protéger les données personnelles et la vie privée
- 5.2 - Évoluer dans un environnement numérique
Certaines correspondances établies avec le référentiel EMI n’apparaissent pas ici mais une correspondance supplémentaire est établie (5.2).
En cumulant ces deux approches, on dénombre donc 11 compétences relevant du champ de l’EMI que l’on peut directement rattacher aux compétences numériques du CRCN.
Ces 11 mêmes compétences ont justement été identifiées dans cette proposition de répartition des compétences dans les disciplines du cycle 4 publiée par Pix en juin 2019 :
4.3. Correspondances entre le PACIFI et le CRCN
Guillaume Allemann, professeur documentaliste, ambassadeur Pix de l’académie de Guyane et auteur de cet article (et oui, je parle de moi à la 3ème personne) a établi 11 correspondances entre le PACIFI et le CRCN. Le PACIFI date un peu (2010) mais c’est le seul document officiel de référence circonscrit à l’info-documentation.
Certaines correspondances établies avec le référentiel et la matrice EMI n’apparaissent pas ici (3.1 et 3.2) mais deux correspondances supplémentaires sont établies :
- 2.3 - Collaborer (où l’on évalue notamment les capacités à consulter et travailler sur un document partagé en ligne).
- 4.3 - Protéger la santé, le bien-être et l’environnement (où l’on aborde notamment les questions de temps de connexion, de cyberharcèlement et d’impact environnemental du numérique).
En cumulant l’ensemble de ces approches, on dénombre 13 compétences relevant du champ de l’EMI que l’on peut directement rattacher aux compétences numériques du CRCN.
Il ne resterait donc que 3 compétences qui ne relèvent pas de l’EMI ou de l’information documentation :
- 3.4 - Programmer (où les sujets évalués concernent les bases du codage et de l’algorithmie sur des interfaces simples type Scratch)
- 4.1 - Sécuriser l’environnement numérique (où les sujets évalués concernent notamment la création de mots de passe, les antivirus, etc.)
- 5.1 - Résoudre des problèmes techniques (où les sujets évalués concernent la connexion d’un ordinateur à internet, la connexion à un périphérique, l’identification d’un problème d’impression, etc.)
Bien que ces compétences ne fassent pas directement partie de nos missions d’enseignement elle font, partiellement au moins, partie de notre quotidien dans la mesure où nous accompagnons les élèves sur les ordinateurs, tablettes, imprimantes et autre équipements connectés dont nous disposons, le plus souvent, dans nos CDI et sommes donc amenés à aborder avec nos élèves des notions techniques qui sont évaluées dans ces 3 dernières compétences.
4.4. Entre le profdoc et le CRCN il n’y a pas l’épaisseur d’un pixel
La démonstration est aussi longue qu’implacable. Non seulement le CRCN concerne directement le professeur documentaliste mais plus encore, il a tout à voir avec notre périmètre d’intervention pédagogique. Le CRCN est, de fait, un outil que le profdoc ne peut ignorer mais il est surtout une référence qui pourrait nous permettre de mieux structurer nos interventions et devrait, de surcroît, nous permettre de valoriser un travail que nous faisons déjà mais qui est désormais visible, identifié et qui, comme nous allons le voir à présent, fait l’objet de différents types d’évaluations (diagnostiques, formatives et sommatives). Évaluations qui sont, spécifiquement sur le plan symbolique lorsqu’elles sont sommatives, la pierre angulaire de notre système éducatif.
5. Les modalités d’intervention
Maintenant que j’ai adopté le CRCN, la question est de savoir ce que j’en fait et dans quel objectif. Les modalités d’intervention du profdoc sont multiples et cet article ne vise pas l’exhaustivité. Nous nous restreindrons donc à trois cas de figure, la séquence, l’autonomie supervisée et l’autonomie accompagnée à distance dans le cadre de la continuité pédagogique.
5.1. La séquence pédagogique
Il n’est évidemment pas opportun de revenir dans cet article déjà très long sur les fondamentaux de la pédagogie appliqués aux séances animés par les profdocs mais simplement de repérer les éléments qui vont nous permettre d’articuler ces dernières aux compétences du CRCN.
5.1.1. De la séquence à la compétence
- Une séquence est constituée d’un ensemble de séances articulées autour d’une notion qui peut coïncider avec l’un des des 5 domaines du CRCN.
- Les séances sont organisées autour d’une ou plusieurs activités en vue d’atteindre les objectifs fixés.
- Un objectif, généralement formulé à l’aide d’un verbe d’action, décrit ce que l’élève sera capable de faire à la fin de la séance.
Fixer comme objectif l’acquisition d’une compétence est probablement trop ambitieux. En effet, “mener une recherche d’information”, pour faire référence à la première des 16 compétences est un vaste sujet, comme le savent bien les profdocs. Pour que l’objectif soit atteignable, il faut qu’il soit en adéquation avec le niveau des apprenants et qu’il soit bien circonscrit.
5.1.2. Progressivité du CRCN
Pour que les objectifs soient atteignables, le CRCN a été pensé pour s’adapter à une approche pédagogique spiralaire comme nous l’avons déjà mentionné. Les élèves peuvent progresser dans chacune des 16 compétences en fonction de leur niveau. C’est ce que l’on peut apprécier dans ce tableau de répartition des compétences par niveau.
5.1.3. Adaptation des questions Pix
Avec ce même objectif d’accessibilité, mais cette fois au niveau de la mise en activité ou de l’évaluation, Pix a mis en place un système qui adapte le niveau des questions au niveau de la personne qui répond. Si un élève se retrouve en difficulté pour répondre aux premières questions d’un parcours, les questions suivantes seront moins nombreuses et plus accessibles. De la même façon, si un élève donne de bonnes réponses à des questions de niveau 3, il ne sera pas interrogé sur des questions de niveau 1 ou 2 puisque ce niveau sera considéré comme acquis.
5.1.4. Des scenarii clé en main
Pour que l’objectif soit bien circonscrit on peut s’inspirer des séances pédagogiques créées par des profdocs et indexées dans édubase puisqu’on peut désormais appliquer un filtre de recherche (au niveau de la colonne de gauche) sur la base des compétences du CRCN. Ces dernières ont déjà été identifiées dans près de 200 scénarii pédagogiques rien qu’en documentation.
Le guide d’accompagnement pour la mise en place du CRCN propose également l’accès à des scénarii (pages 53 à 79)
5.1.5. De la compétence aux savoirs-faire
Pour cibler de façon encore plus fine notre objectif, Pix a identifié les sujets évalués dans le cadre des questions soumises aux élèves sur la plateforme. Ces sujets sont en fait des savoirs-faire précis suffisamment circonscrits pour faire l’objet d’une évaluation formative. On peut apprécier la richesse et la diversité de ces sujets dans le document ci-dessous :
5.1.6. Articulation Domaine > Notion > Compétence > Savoirs-faire
Un des enjeux majeur de la transmission des compétences numériques réside dans le travail pédagogique qui consiste à articuler de façon didactique les domaines du CRCN avec les notions et les compétences abordées dans le cadre d’une séance mais aussi avec les sujets (savoirs-faire) évalués par Pix dans le cadre des campagnes de positionnement ou de certification. En effet, les élèves peuvent éprouver des difficultés à mobiliser des compétences abordées dans le cadre d’un cours pour répondre à une mise en situation concrète. Il est indéniable que les profdocs qui mobilisent souvent des outils et compétences numériques et dont les interventions pédagogiques sont de nature variée (cours, médiation, accompagnement, production de guides, etc.) sont bien placés pour assurer cette articulation avec pertinence pour la réussite des élèves.
Pour réussir au mieux cette articulation, il est indispensable de bien maîtriser soi-même le fonctionnement de Pix et de se soumettre aux questionnaires proposés dans les 16 compétences. Il plus judicieux encore de tester les campagnes de positionnement proposées depuis l’espace Pix Orga. Vous pouvez découvrir l’ensemble des campagnes disponibles en consultant cet autre article.
5.2. L’autonomie supervisée
Si vous avez déjà fréquenté Pix, vous avez pu constater que la plateforme est pensée pour être utilisée en toute autonomie. Même les campagnes de positionnement que les enseignants peuvent assigner aux élèves depuis l’espace Pix Orga de leur établissement n’ont pas forcément vocation à être soumises dans le cadre d’une séance pédagogique. Une campagne peut, par exemple, être soumise en guise de devoir maison pour vérifier le niveau d’acquisition d’une compétence au terme d’une séance pédagogique en EMI. Cette modalité présente l’intérêt d’évaluer les élèves sans mobiliser une heure de cours dans leur emploi du temps.
Les élèves ont, le plus souvent, accès à des ordinateurs en autonomie dans les CDI. Il est donc possible et même souhaitable qu’ils mettent de plus en plus à profit ces ordinateurs dans le cadre de leurs visites au CDI pour se rendre sur Pix, que ce soit sur la base du volontariat ou dans le cadre d’une campagne d’évaluation qui leur est assignée par un enseignant de votre établissement ou par vous-même.
Dans ce contexte, les élèves risquent d’avoir des questions fréquentes et parfois complexes. Bien que vous soyez très compétents, vous n’aurez pas toujours le temps de les accompagner individuellement. C’est dans cette perspective que j’ai conçu une banque de tutoriels avec Pearltrees. Comme vous pourrez le constater ci-dessous, ce sont plus de 500 tutoriels classés de façon arborescente, du domaine de compétences au savoir-faire. Les tutoriels sont variés (pages web, vidéos, etc.) et pour tous les niveaux (de 1 à 5). Grâce à cet outil, les élèves pourront, en autonomie ou sous vos conseils avisés, trouver des réponses à leurs questions et qui sait peut-être même en profiteront-ils pour consulter d’autres tutoriels alléchants au passage.
Tutoriels Pix, par dane_guyane
Pour le moment les tutoriels sont indexés par domaines puis par compétences. L’objectif est dans les prochains temps de faire évoluer cet outil vers un degré supérieur de précision en ajoutant une subdivision à l’arborescence de classement qui affinerait l’indexation des tutoriels en mentionnant le sujet (savoir-faire) auquel il se rattache. Cette amélioration risque d’être longue à mettre en place mais devrait, in fine, faciliter grandement la navigation des élèves qui retrouveront beaucoup plus facilement le tutoriel dont ils ont besoin pour répondre à une question précise. L’organisation sous forme d’arborescence leur permet par ailleurs d’avoir une vision globale et structurée des attendus.
5.3. La continuité pédagogique ou l’autonomie accompagnée à distance
Comme nous l’avons déjà évoqué, Pix a été pensé pour être utilisé en autonomie. Toutefois, les élèves du secondaire et les collégiens en particulier ont besoin d’un minimum d’accompagnement. Le contexte particulier de la continuité pédagogique m’a permis d’expérimenter un degré supérieur d’autonomie.
J’avais prévu de généraliser le déploiement de Pix dans mon collège entre les mois de mars et de mai 2020. Le format initialement prévu projetait de recevoir les élèves en demi classes sur un créneau de deux heures pour une initiation à la plateforme. Evidemment cela n’a pas pu se faire. Pour ne pas laisser les choses en suspens et en vertu du concept de continuité pédagogique, j’ai créé, à destination des élèves, le document ci-dessous intitulé de façon délibérément racoleuse : "Développe tes compétences numériques avec Pix et deviens le boss d’Internet". Il s’agit d’un guide pour qu’ils puissent accéder facilement à leurs premières campagnes.
Après une première campagne de découverte, l’élève est invité à suivre une campagne dans chacun des 5 domaines. Le dossier regroupe donc 6 campagnes (ou parcours) au total. Le champ où figure le code de chaque campagne est "interactif".
Il vous suffit donc de créer vos propres campagnes depuis le compte Pix Orga de votre établissement et de saisir les codes campagnes dans les champs dédiés puis de transmettre le document à vos élèves par la voie de communication privilégiée par votre établissement.
Comme dans le cadre de l’autonomie supervisée, la remédiation repose principalement sur la mise à disposition de la banque de tutoriels mentionnée ci-dessus. Le tableau de bord de Pix Orga permet d’affiner et de personnaliser cette remédiation puisqu’il permet d’identifier, pour chaque élève, les sujets (savoirs-faire) qui ne sont pas encore acquis.
Pour découvrir en détail cette démarche de continuité pédagogique avec Pix vous pouvez consulter cet article qui explicite les étapes pour mettre en place ce dispositif à commencer par la création de campagnes depuis Pix Orga.
6. Evaluer et certifier pour valoriser
Nous avons largement démontré les similitudes entre les compétences numériques du CRCN et les compétences qui relèvent du champ de l’Education aux Médias et à l’Information. Un autre trait commun réside dans le fait que la transmission des compétences numériques, tout comme l’Education aux Médias et à l’Information, est l’affaire de tous les enseignants (c.f. proposition de répartition des compétences du CRCN dans les disciplines du cycle 4 ci-dessus, au paragraphe 4.2). Or, on observe bien souvent du côté de la réalité quotidienne du terrain que ce qui est l’affaire tous n’est par définition sous la responsabilité directe de personne, si ce n’est du chef d’établissement. Sans une impulsion forte de ce dernier, le sujet peut facilement tomber aux oubliettes et n’être porté que par quelques passionnés, par les braves qui sont toujours volontaires pour tout ou, par le dernier arrivé à qui on refile la patate chaude en guise de bizutage.
Une différence majeure entre le CRCN et l’EMI réside dans le fait que les compétences numériques du CRCN feront l’objet, dès 2021, d’une certification nationale en 3ème et en terminale par l’intermédiaire de la plateforme Pix en condition d’examen. Cette certification nationale (voir internationale puisque le CRCN coïncide parfaitement avec le Digcomp européen) risque fort d’avoir de la valeur dans le cadre des processus d’orientation et de recrutement à venir. Nous avons également évoqué les campagnes de positionnement générées depuis Pix Orga. Ces dernières permettent de suivre la progression des élèves au cours de leur scolarité. Pix Orga donne accès à un tableau de bord qui permet d’afficher et même d’exporter au format .csv les résultats des élèves, de façon individuelle ou collective. Il est donc tout à fait envisageable de faire apparaître l’évaluation des ces compétences dans le bulletin des élèves. Cette démarche permettrait de valoriser la réussite des élèves dans ce champ de compétences, mais aussi, ce faisant, de valoriser les enseignants qui portent ces compétences dans leurs enseignements et donc, de façon particulière les profdocs.
7. Conclusion
Le profdoc a toute légitimité à intervenir dans le cadre du CRCN. Il a même tout intérêt à le faire puisque cela lui permet de valoriser son expertise professionnelle sur des sujets d’actualité relevant de l’EMI et des SIC. Il a aussi tout intérêt à s’appuyer sur la plateforme Pix Orga qui permet de mettre en oeuvre facilement et rapidement des évaluations diagnostiques, formatives et sommatives pour un grand nombre d’élèves.
Plus que d’expliquer Le CRCN et Pix, ce qui n’est pas nécessaire puisque de nombreuses publications à ce sujet existent déjà, cet article a pour objectif de montrer à quel point ces deux nouveaux outils sont en adéquation avec les enjeux de notre métier. J’espère avoir atteint cet objectif. Il me semble, à titre personnel, que la question qui se pose désormais est plutôt de savoir comment les profdocs pourraient faire l’impasse sur ce dispositif en cours de déploiement. Ne pas se positionner serait dommage si ce n’est dommageable. Le moment est opportun pour intégrer ce dispositif, de façon inductive, à notre pratique professionnelle et faire valoir, dans nos établissements et au sein de notre institution, notre expertise et notre savoir-faire en la matière.
Comment y parvenir ? Mon opinion est que cette légitimité ne pourra advenir dans le cadre de négociations dans les plus hautes instances. En revanche chaque profdoc peut, s’il se sent concerné, mettre en œuvre, comme nous l’avons montré, des campagnes de positionnement, en lien avec ses séquences en EMI, en prenant bien soin d’assurer l’articulation entre compétences et savoirs-faire et en mettant en place des dispositifs de remédiation pour accompagner au mieux les élèves dans leur progression.
8. Perspectives
Outre la possibilité de valoriser l’expertise des professeurs documentalistes dans le domaine de la transmission de compétences numériques, la médiation par et pour le numérique qu’assurent ces derniers au quotidien dans les centres de documentation et de façon plus large dans les établissements du second degré fait écho à une réflexion plus large et très actuelle dans le monde des bibliothèques. Le développement de l’internet, du web 2.0 et des réseaux sociaux, des objets connectés, des algorithmes, la captation et l’exploitation des données personnelles, la continuité pédagogique, etc, tous ces sujets qui révolutionnent actuellement notre monde relèvent des sciences de l’information et de la communication donc de notre champ de compétence. Notre métier, nos pratiques et nos lieux de travail sont amenés à évoluer de plus en plus en lien avec cette transition sociale et technique majeure. C’est d’ailleurs ce qu’évoque Jean-Michel Blanquer dans son discours d’orientation sur le numérique prononcé le 21 août 2018 à Ax-les-Thermes lors de l’université d’été de Ludovia (voir vers 43’40). L’idée n’est pas de mettre de côté la lecture et l’ouverture culturelle mais plutôt de faire dialoguer ces missions "historiques" avec ces nouveaux thèmes associés au numérique puisque le numérique fait partie de notre culture professionnelle mais aussi désormais de la culture commune de nos sociétés connectées.
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